Historique

de l’institution

Du Moyen-Âge jusque 1858, date à laquelle les fortifications de Lille seront en grande partie démantelées, le site dit Saint-Sauveur se trouvait hors les murs de la ville de Lille. Il était à l’origine constitué d’un ensemble de faubourgs, dont le Faubourg des Malades, qui tire son nom de la présence, autrefois, d’une maladrerie regroupant les malades de la lèpre, fléau très présent du 11ème au 13ème siècle. C’est la raison pour laquelle ce site, qui deviendra le quartier Saint-Sauveur suite à la construction en 1144 d’une nouvelle église dédiée à Saint-Sauveur, est dès l’origine populaire et socialement défavorisé.

Au cours de la seconde moitié du 18ème siècle, ce quartier ouvrier devient vite le plus peuplé de Lille. On le doit surtout aux ateliers textiles et de draperie qui seront nombreux à s’y créer, artisanat remplacé au 19ème siècle par le travail manufacturier et la création des filatures. Par commodité, l’habitat ouvrier s’y développe, composé de caves et de courées, célèbres jusqu’à Paris pour leur insalubrité suite à la description qu’en fera Victor Hugo, après sa visite du quartier en 1851, dans un texte rédigé pour un discours contre la misère à l’Assemblée nationale.

Pourtant Saint-Sauveur n’est pas un ghetto car, en dépit de la misère de la majorité, le quartier a conservé une certaine diversité sociale avec un petit commerce vivant et quelques familles bourgeoises résidentes telle les industriels de la famille Wallaert. Il est décrit comme le quartier le plus typiquement lillois, celui des chansonniers – Alexandre Desrousseaux et son « P’tit Quinquin » – et des cabarets, l’âme vivante de la vieille ville industrielle.

C’est dans ce quartier Saint-Sauveur, fort probablement sur le site actuel de la galerie commerciale des Tanneurs, qu’en 1453 est fondé un couvent de sœurs grises. Ces religieuses vêtues d’un habit gris du Tiers Ordre de St François, non cloîtrées, sont vouées aux soins des malades. En 1490, sous l’impulsion de Marguerite d’York, elles embrassent la règle de Sainte Claire d’Assise.

Ces sœurs clarisses ont d’abord une vocation hospitalière et se consacrent au soin des malades. Puis, à partir du 19ème siècle, elles élargissent l’aide apportée à cette population défavorisée du quartier Saint Sauveur en prenant en charge l’éducation des jeunes filles pour un prix très modique.

L’histoire de l’institution Sainte Claire commence en 1896 par le souhait d’un généreux donateur qui légua locaux et moyens pour permettre la création d’une école exclusivement vouée à l’éducation des jeunes filles et gérée par les sœurs clarisses. C’est en 1980 que le collège Sainte Claire, collège mixte, ouvrira ses premières classes. Aujourd’hui, l’Institution Sainte Claire est un établissement du réseau diocésain, mixte, sous contrat d’association avec l’Etat, qui accueille les élèves de la sixième à la terminale.